Mesdames, réveillez la Wonder Woman qui sommeille en vous ! Comment gagner en confiance en vous au travail
J’ai longtemps été admirative des personnes qui osent dire non, qui prennent la parole en public facilement ou s’autorisent à donner leur point de vue en réunion, sans peur ! En bref, ces personnes qui semblent avoir suffisamment confiance en elles pour oser s’exprimer et s’affirmer.
Avoir confiance en soi, c’est trouver sa place, entre le repli et l’agressivité, c’est oser être soi, exprimer ses idées et être à l’aise dans ses relations aux autres.
Comment le manque de confiance en soi se manifeste ?
Sur le plan psychologique, le manque de confiance en soi limite nos ambitions légitimes et altère durablement le sentiment de fierté d’être soi puisque quand un obstacle semble infranchissable, quand nous doutons de nos capacités, quand les souvenirs d’échecs nous hantent, nous préférons ne pas essayer.
Le manque de confiance en soi fausse notre perception de nous-même, mais fausse aussi le sens que nous donnons à ce que nous voyons : ce biais d’interprétation nous amène à remarquer seulement ce qui vient confirmer notre perception erronée de nous-même et de nos capacités.
Sur le plan comportemental, ce manque de confiance en soi peut aussi se traduire de façons différentes :
Soit « trop gentil », incapable de dire non, préoccupé des autres au détriment de ses propres besoins, pour se sentir utile et par peur d’être rejeté
Soit « agressif actif » verbalement ou physiquement, envahissant le territoire des autres sans parfois s’en rendre compte, expliquant qu’il faut que ca sorte
Ou encore « agressif passif », en se positionnant en victime, dans la plainte.
Quelles sont les causes du manque de confiance en soi ?
Le manque de confiance en soi prend souvent racine dans la petite enfance, et est influencé par notre environnement, et nos expériences.
Les causes les plus répandues du manque de confiance en soi sont la peur de la critique, la peur du regard de l’autre, la sensation de se sentir mal aimé, ne pas se sentir à la hauteur, ne pas croire en soi…
Le mécanisme du manque de confiance en soi
L’approche par les neurosciences est intéressante et nous donne les éléments pour comprendre ce qu’il se passe dans notre cerveau et nous amène à manquer de confiance en nous. Notre cerveau produit des jugements définitifs sur nous-mêmes à partir d’observations partielles : par ex, vous vous disiez être nul(le) en maths à l’école, fixant ainsi vous-mêmes votre handicap, qui vous confirmera dans cette croyance.
L’avantage des conclusions hâtives sur nous-mêmes c’est qu’elles ne demandent guère de réflexion et nous livrent une vision simple de nos propres capacités, que nous pouvons mettre en application assez facilement.
L’effet négatif de cette stratégie, sans aucun examen critique, c’est qu’elle nous barre l’accès à nos objectifs, à nos souhaits, allant jusqu’à saper notre bien être. La seule idée d’être incapable de faire quelque chose réduit notre champ d’action et nous empêche d’essayer.
C’est un cercle vicieux qui s’installe où les pensées négatives et les doutes nous empêchent d’agir :
Pour travailler à développer ou restaurer sa confiance en soi, il faut savoir sur quels aspects se centrer.
Frédéric FANGET, psychiatre et psycho thérapeute spécialisé dans la confiance en soi, a établi une pyramide de la confiance :
A la base de la pyramide, il y a l’estime de soi : c’est l’image que l’on a de soi, c’est l’attitude intérieure qui consiste à dire qu’on a de la valeur, qu’on est unique et aimé.
Ensuite vient la confiance en soi : liée à l’estime de soi, c’est s’appuyer sur ses capacités personnelles, ses actes et ses décisions, et se sentir capable de faire face à telle situation.
Et enfin l’affirmation de soi qui s’étaye sur les 2 précédentes, et qui trouve sa source dans les compétences relationnelles, dans nos rapports aux autres.
Comprendre son fonctionnement
La 1ère étape est de comprendre comment vous fonctionnez dans des situations où vous manquez de confiance en vous : par ex ne pas avoir osé dire non à un collègue qui vous a sollicitée sur un dossier alors que vous êtes débordée.
Vous pouvez pendant plusieurs semaines, lister les situations où ce cercle vicieux s’est manifesté :
- Décrivez la situation factuellement, décrivez ensuite vos ressentis et émotions (vous pouvez mêmes les évaluer sur une échelle de 1 à 10)
- Notez vos prévisions anxieuses : qu’est ce qui vous est venu à l’esprit (mots, images, pensées) : par ex il va se mettre en colère, il ne va plus me parler,…
- Prenez le temps de questionner vos prévisions et identifiez des points de vue différents pour vous entrainer à sortir de vos pensées parasites
- Chercher ensuite des alternatives aux prévisions anxieuses : Quelles sont les preuves ? Quel est le pire qui pourrait arriver ? Quel est le meilleur qui pourrait arriver ? De façon réaliste qu’est ce qui est le plus susceptible d’arriver ?
L’objectif est d’expérimenter plutôt que fuir ou laisser les prédictions inutiles prendre le dessus, et par ce moyen de gagner en estime de soi. Et quel que soit le résultat, se féliciter d’avoir essayé, car cet apprentissage va vous aider progressivement à gagner en confiance en vous.
Faire son auto évaluation
Il s’agit de sortir de la logique comparative avec les autres : l’objectif n’est pas de trouver sa légitimité dans le regard de l’autre, mais de travailler à sa propre légitimité. L’idée est de renforcer ses propres qualités, plutôt que de se comparer aux autres.
Nous avons souvent tendance à nous comparer aux autres, en ne voyant que leurs points forts, ce qu’ils font mieux que nous, et à ne voir que nos manques.
L’objectif est donc de sortir de ce schéma, d’apprécier les points forts des autres, et de se focaliser sur nos propres compétences.
En vous basant sur des expériences, des exemples concrets, des réussites, … :
- Listez vos compétences (techniques, métier, savoir faire…)
- Identifiez vos qualités personnelles (personnalité, traits de caractère, ce qui inspire les autres,…)
- Listez vos qualités émotionnelles et relationnelles (interactions avec les autres, comportements en groupe…)
Connaitre ses valeurs
Les valeurs sont ce qui nous font avancer dans la vie, nous animent, elles nous donnent de l’énergie. Les valeurs sont des éléments essentiels de notre vie, et nous permettent de faire des choix, de prendre des décisions en accord avec ce que nous sommes.
Les connaitre et les respecter permet d’oser être soi.
Nous avons tous une dizaine de valeurs, souvent héritées de nos parents, de notre entourage, mais aussi acquises au fur et à mesure de notre vie. Une valeur se définit en 1 mot
Pour identifier vos valeurs, vous pouvez vous poser 2 questions :
Qu’est ce qui est fondamental pour moi ? La justice, la nature, la famille… A noter que lorsqu’on trouve une valeur, souvent cela génère une sensation de chaleur en nous !
Qu’est ce qui me révolte ? L’injustice, la fainéantise, le mensonge… : derrière ce qui nous révolte se cache souvent une valeur, c’est donc un moyen de l’identifier.
Pour développer et nourrir une valeur, il faut faire des actions au quotidien : par ex si vous choisissez la valeur « nature », assurez-vous d’être en contact chaque jour avec la nature en allant marcher, jardiner, promener votre chien,…
Plus vous ferez des actions en phase avec vos valeurs, plus serez aligné avec vous-même et gagnerez en confiance en vous.
Travailler sa posture
Les travaux d’une psychologue sociale américaine, Amy CUDDY, montrent que nos postures, notre langage corporel, affectent la façon dont les autres nous voient, mais peuvent aussi changer la façon dont nous nous voyons nous-mêmes. Amy CUDDY parle de PRESENCE.
Une posture recroquevillée, fermée, va donner une image de nous de quelqu'un qui manque de confiance en lui, qui n’est pas ouvert aux autres.
Alors qu’une posture ouverte, des jambes bien ancrées au sol, un dos droit dans une chaise, donneront une image de vous plus affirmée, et vous vous sentirez vous-même plus sûre de vous. Avant une réunion, n’hésitez pas à reproduire la posture de Wonder Woman : c’est d’une efficacité redoutable !
Amy CUDDY parle de postures de pouvoir, qui vont influer sur notre cerveau : elle dit même « faites semblant jusqu’à ce que vous le deveniez ».
Vous pouvez identifiez les postures physiques que vous adoptez quand vous vous sentez mal à l’aise dans certaines situations ou devant certaines personnes.
Identifiez l’émotion associée à cette posture.
Adoptez ensuite une posture différente, ouverte et confiante.
Identifier l’émotion associée à cette nouvelle posture.
Entrainez-vous à adopter cette nouvelle posture de plus en plus souvent
J’accompagne beaucoup de femmes qui expriment ce manque de confiance en elles, et son impact sur leur vie professionnelle. Et avec des exercices, elles travaillent à inverser la tendance et à développer leur confiance en elles :